Agriculture biologique : l’atout naturel de la Grande île

Agriculture biologique : l’atout naturel de la Grande île

Les produits estampillés « bio » sont en vogue actuellement. C’est la nouvelle tendance sur toutes les lèvres et sur toutes les tables pour les aliments bio qui sont produits suivant les principes de l’agriculture biologique. Le codex alimentarius de la FAO/OMS définit notamment l’agriculture biologique comme « un système de gestion de production holistique qui favorise et met en valeur la santé de l’agro-écosystème, y compris la biodiversité, les cycles biologiques et l’activité biologique des sols (..) par opposition à l’utilisation de matériaux synthétiques, pour remplir toute fonction spécifique dans le système ».

Protection pour les agriculteurs

Les superficies mondiales allouées au bio (certifiée et en conversion) ont augmenté de près de 11,7 millions ha entre 2016 et 2017 (+19,9 %). Les surfaces ont progressé dans tous les continents. Pour suivre la tendance et pour assurer la pérennité de la filière locale, Madagascar s’est doté d’un cadre juridique encadrant la filière. La loi 2020-003 portant sur l’agriculture biologique a été adoptée en novembre 2019.

« L’agriculture biologique présente un avantage non négligeable pour la préservation de l’environnement du fait de la réduction des intrants chimiques. La loi sur l’agriculture biologique offre une protection pour les agriculteurs. Le développement de cette filière permettra une meilleure qualité de production ainsi qu’une alimentation saine pour les consommateurs », avait soutenu devant les députés Lucien Ranarivelo, ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP).

Croissance

Madagascar a des atouts naturels à valoriser, surtout dans un contexte mondial où le marché bio valorisé à près de 100 milliards de dollars dans le monde avec les Etats-Unis et l’Europe qui pèsent à 90%. Selon les données du MAEP, la filière regroupe aujourd’hui 23 000 producteurs et 117 entreprises. Avec ses quelque 20 000 exploitants la Grande île se situe au 18ème rang mondial et à la quatrième place sur l’échelle africaine. Elle est même classée numéro 1 sur certaines filières d’excellence comme la vanille, les crevettes, le girofle et l’ylang-ylang. L’agriculture biologique génère près de 90 millions par an.  

La Grande île connait une croissance rapide des exportations bio qui représentaient 110 millions de dollars en 2019, contre 23 millions de dollars en 2012. Regroupés au sein du Symabio, des opérateurs de la filière milite pour la mise en place d’une stratégie nationale de l’agriculture biologique, la mise en place de territoires à vocations agricoles biologiques et la création de centres d’excellence bio, pour combler les lacunes en matière de recherche.