Le capital humain, socle du développement

Le capital humain, socle du développement

« Il n’est de richesse que d’homme ». Cette citation du philosophe français, Jean Bodin, est reprise à toutes les sauces mais prend toute son importance quand des crises majeures secouent la société comme celles du Covid-19, une pandémie qui a fauché des vies et qui a paralysé des économies entières. Au-delà du concept de nombre, le capital humain quantifie l’accumulation de connaissances, de compétences et de santé par un individu.

Défis

Dans un pays où tout manque, notamment les infrastructures, l’homme est bien souvent relégué au second plan, quand on évoque la question de développement. Même si que la demande de capital humain évolue à cause des mutations technologiques, pour un pays comme Madagascar, dépendant encre de la croissance du secteur primaire, l’homme (et les femmes) sont au cœur de l’économie.

Les défis pour la « croissance » du capital humain demeurent nombreux et certains sont urgents. Le premier consiste à l’éducation. Une étude de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) indique que « les enfants dont les parents ont atteint le deuxième cycle de l’enseignement secondaire ont eux-mêmes plus de chance d’aller au bout de leurs études secondaires ». Un tel niveau de constat prend tout son sens pour le pas. Le secteur de l’éducation est en friche à Madagascar. Une importante partie du budget de l’Etat y est allouée mais son efficacité est moindre. D’autant plus que les perturbations induites par un évènement, comme la pandémie de coronavirus, dans les systèmes d’éducation et de santé, indispensables pour développer le capital humain, augurent des conséquences catastrophiques.0 Un tribut que la Grande île continuera à payer dans les années à venir.

Sous-investissements

 De nombreuses années de sous-investissements chroniques ont accéléré la chute des compétences des enseignants et des élèves. Or, l’éducation de base est déterminante dans la « qualité » des futurs travailleurs. Le socle du développement se trouve à ce niveau. Un rôle important est accordé à l’éducation dans la dynamique de la croissance. Le développement de l’enseignement primaire obligatoire a, par exemple, contribué à la croissance économique dans les pays de l’OCDE. Mais l’efficacité de cet investissement dépend beaucoup de la qualité de l’enseignement scolaire voire préscolaire. Pour pouvoir rectifier le tir, les formations professionnelles sont vulgarisées et encouragées, aussi bien par l’administration que par les fonds tels que les structures comme le Fonds Malgache de Formation Professionnelle (FMFP).

Valoriser le capital humain passe essentiellement également par le travail décent. Dans ce sens, le secteur privé joue un rôle primordial. Il octroi des emplois décents et favorisent l’émergence de talents qui sont à même de prendre la tête des structures publiques. Au sein des entités privées les hommes, leurs talents, leurs intelligences individuelles et collectives sont, la plupart du temps, considérés à leur juste place. Le développement de la Grande île doit passer obligatoire par le développement de son capital humain.